La pratique d’un instrument est rarement fondée sur des principes ergonomiques et la posture du musicien est souvent une mise en contrainte du corps. L’apprentissage d’un instrument et l’exercice professionnel sont organisés autour de gestes répétitifs, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la douleur soit le symptôme le plus fréquemment rapporté par ces artistes. Dès le XVIII°siècle, Ramazzini, un médecin de Modène, s’était ému de cette situation : « Il n’y a aucun exercice, si nécessaire et si peu nuisible, qui ne puisse causer de grands maux lorsqu’on en fait excès. Ce fait est connu des maîtres de musique, des chanteurs… et tous ceux qui font le métier de parler ou de chanter savent combien cet exercice continuel est nuisible. »
Chaque année, nombreux sont les musiciens de tous âges obligés d’interrompre, parfois définitivement, leur pratique musicale du fait d’un problème de santé en relation avec leur pratique. On estime que trois musiciens d’orchestre sur quatre souffrent d’affections diverses d’origine professionnelle pendant leur carrière. Ainsi il semble que la pratique musicale, source de tant de plaisir, de bonheur, soit aussi responsable de beaucoup de souffrances.
Le poignet est une zone stratégique dans l’optimisation de la main du musicien. De nombreux musiciens souffrent de douleurs aiguës et/ou chroniques des faces antérieures et/ou postérieures de la main, à droite comme à gauche, qu’une main soit dominante ou non.
D’autres douleurs sont très spécifiques selon l’instrument. Ainsi le violoniste développe des torticolis et des tendinites, le pianiste peut souffrir d’arthrose dans les mains et de tensions dans les cervicales et la harpiste du syndrome du canal carpien.
La chiropraxie vise à obtenir des améliorations notables du confort des musiciens et à diminuer l’impact de la pratique instrumentale sur le plan ostéo-articulaire et musculo-squelettique et ainsi à éviter les douleurs qui y sont liées.
Torticolis
La nuit, une mauvaise position sur un traversin ou un oreiller trop épais, une station mal adaptée devant un écran d’ordinateur, et c’est le torticolis.
Ordinateur et trapèzes ne font pas bon ménage. Pour améliorer votre position, vérifiez que votre chaise soit bien réglée afin que vos épaules soient détendues lorsque vous posez vos poignets devant le clavier. L’écran doit se situer en face de vous, à hauteur des yeux. Pour les grands, n’hésitez pas à le surélever sur une pile de livres.
Les raisons de souffrir de maux de tête sont fréquentes, mais il en est une peu connue : la céphalée de tension.
La raison de cette céphalée se situe dans les cervicales. Une ou plusieurs de ces vertèbres se bloquent provoquant un léger torticolis. S’il s’agit de la deuxième cervicale (l’axis), cela peut provoquer ce que l’on appelle une névralgie d’Arnold. C’est une douleur, parfois violente qui prend naissance au niveau des muscles de l’occiput, derrière le crâne et qui gagne la tête, parfois jusqu’à l’oeil.
Si l’examen révèle une subluxation chiropratique au niveau de la C2, les résultats bénéfiques, après ajustement, ne se font souvent pas attendre.
Tendinites

Elles arrivent du jour au lendemain, sans crier gare. On pense dans un premier temps qu’avec un peu de repos elles disparaîtront en quelques jours. Des semaines après, les tendinites sont toujours là, insidieuses et elles commencent à devenir invalidantes.
On appelle tendon la partie fibreuse du muscle qui s’accroche à l’os. Après un mouvement répétitif, parfois dans une mauvaise position, le tendon peut frotter anormalement et l’inflammation apparaît.
Les mécanismes de compensation sont très souvent en cause dans les tendinites. Le praticien examinera avec soin les articulations à proximité. Souvent, faute de soigner les cervicales, on va laisser une tendinite de l’épaule s’installer ou récidiver. C’est à votre thérapeute d’identifier ces déséquilibres et de comprendre quelles sont les raisons qui ont amené ce tendon à fonctionner plus qu’un autre, et surtout dans une position non adéquate.
Après l’ajustement chiropratique, il vous sera conseillé de continuer à utiliser votre épaule dans les amplitudes maximales, dans la limite de la douleur. Quelques exercices pourront vous être proposés.
Arthrose

C’est un phénomène inéluctable comme l’apparition des rides sur un visage.
L’arthrose est une dégénérescence du cartilage des articulations sans infection ni inflammation particulière. Cette dégénérescence conduit à une destruction plus ou moins rapide du cartilage qui enrobe l’extrémité des os. C’est la maladie articulaire la plus fréquente. Les premiers symptômes apparaissent généralement à partir de 40-50 ans, mais la maladie commence souvent bien plus tôt dans la vie.
L’arthrose n’est pas souvent douloureuse (d’ailleurs un patient peut présenter des signes sur une radio avant même qu’il ne se plaigne de douleurs). C’est la raideur qu’elle entraîne qui finit par l’être.
Pour lutter contre l’apparition d’arthrose, il est conseillé de stimuler l’articulation par le mouvement. Ainsi, la sécrétion du liquide synovial (c’est l’huile de l’articulation) se fait mieux et, grâce à sa viscosité, il lubrifie et nourrit le cartilage.
Stimuler l’articulation, oui mais comment ?
L
Lorsque votre articulation, prenons l’exemple de la hanche, a été correctement ajustée par le chiropracteur, et que le bassin est rééquilibré, alors vous pouvez pratiquer sans danger du vélo (d’appartement si la ville vous fait peur) ou de l’aquagym.
C’est possible de retarder ainsi, de quelques années, la pose d’une prothèse totale de hanche.
Ci-dessus, 3 phases de dégradation arthrosique au niveau cervical, thoracique et lombaire.
Syndrome du canal carpien

Quel est ce trouble qui vous réveille en pleine nuit et qui vous donne la sensation d’avoir un bras qui ne vous appartient plus ? D’où viennent ces fourmis, et parfois cette faiblesse qui vous fait lâcher les queues de casserole ? C’est le syndrome du canal carpien.
Ces symptômes sont provoqués par la compression d’une artère, d’une veine et du nerf médian par des tendons, des muscles comprimés eux-mêmes sous le toit du tunnel carpien.
Il s’agit de microtraumatismes ou de gestes répétés (musiciens, dactylo, ouvrier manuel, tricot, crochet, tapisserie, jardinage, repassage, etc.) qui sont à l’origine de ce désagrément. La grossesse, la ménopause et l’âge sont des facteurs favorisants.
Quelques examens complémentaires aident au diagnostic : notamment l’électromyogramme.
La nuit, la mise au repos du poignet au moyen d’un strapping est utile après ajustement et mobilisation des os qui constituent le canal. Le chiropracteur peut identifier les blocages et relâcher la pression sur le nerf si celui-ci n’est pas pris dans des adhérences au niveau du poignet. Dans ce dernier cas, une intervention chirurgicale peut être indispensable. Elle consiste en la section du tissu fibreux qui constitue le toit du tunnel carpien.